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Sur la route de Borobudur à Wonosobo

Travail des buffles dans la rizièreDu vert, du vert, du vert. De notre petite route tortueuse nous apparaissent des kampungs noyés sous les palmes ou les plumets. Les maisons n’ont pas de jardin… C’est un immense jardin qui a des maisons ! .Dans les cours poules et enfants courent en tout sens en piaillant. Des rizières en terrasses s’étendent sous les cocotiers.

Travail des buffles dans la rizièreNous nous arrêtons pour observer un homme au travail avec ses buffles. Incessants allers-retours pour remuer une terre gorgée d’eau. La rizière devient un miroir scintillant dans lequel se mirent les nuages, troublé par à-coups par les pattes des bovins qui font des ronds dans l’eau. Les voilà libérés de leur joug. Nous les suivons sur un petit chemin jusqu’à un village où nous ne tardons pas à être « pris en main ».

Des bananes. Puis un thé. Et le tour du propriétaire. Derrière les maisons des bassins gardent le poisson frais. On me fourre une canne à pêche dans la main. Rien ne mord. Ma canne devient épuisette. Cette fois on m’indique qu’il faut aller dans l’eau. Je réclame un compagnon de pêche pour me donner du courage. De l’eau jusqu’aux cuisses, je cherche à tâtons des endroits où poser les pieds sur une surface molle, instable, visqueuse et glissante. L’eau, trouble et marron, empêche de distinguer le sol ou les habitants du lieu. Je lance l’épuisette au hasard. Les poissons moqueurs me frôlent la peau ; mes petits cris amusent un public grossissant. J’ai pour camarade un expert. Les écailles pleuvent sur la rive. La partie s’achève. 5 – 0. Je rends les armes et m’étale de tout mon long en tentant de regagner la rive. Si la glace n’était pas brisée… Je suis gentiment conduite à une douche et des vêtements secs.

Initiation à la pêche à l'épuisette

Kapulogo Kulon, Java IndonésieLia et Mugi nous installent dans leur salon. Trois cafés apparaissent suivis aussitôt d’une salade épicée. Un ado aux ongles vernis de noir escalade un tronc pour nous décrocher des lunes en forme de noix de coco. Je poursuis les enfants qui s’éparpillent en grappes rigolardes et hurlantes, avant de revenir en catimini sur la pointe des pieds. Un plat de poissons frits surgit. Ceux-là même que je n’ai su attraper. Cahin-caha, à grand renfort de dico anglais-indonésien nous nous questionnons réciproquement. Combien ? Comment ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Les curiosités mutuelles s’épanchent et une complicité s’installe. Les heures se sont égrenées quelque part, loin de notre bien-être…

Nous repartons pour atteindre Wonosobo. Après le calme la tourmente. Grosse ville et gros trafic. Nous sommes escortés jusqu’à destination, pris par un couple sous son aile. Le soleil se couche à l’écart de la ville. Nous l’admirons devant un point de vue inespéré. Les nuages virent oranges. Échos des couleurs sur les terrasses brillantes. La prière du soir résonne dans toutes les mosquées. Nous sommes entourés de chants. Instant suspendu…

Wonosobo, Java IndonésieMarchand de rue WonosoboA la pêchePhoto de familleCueillette de noix de cocoMangues de Wonosobo

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