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juillet 3, 2013

Surin Project, au chevet de l'éléphant Thaïlandais

Deux heures de pick-up depuis Surin nous permettent de quitter la ville pour embrasser du regard un paysage de plus en plus campagnard. Des motos et de l’agitation citadine nous passons aux champs, aux palmiers, aux buffles… et, non nous ne rêvons pas, aux éléphants! Pas de doute nous approchons de Ban Tan Klang, le village des éléphants où nous espérons en apprendre davantage sur cet animal fascinant qui orne les temples et que nous n’avons rencontré qu’orné de touristes sur le dos.

Longtemps utilisé pour la guerre, le transport, l’agriculture et les cérémonies religieuses… Rien n’était plus prestigieux pour un roi que de posséder un éléphant blanc. Les mahouts (cornacs), liés à vie à leur éléphant, avaient alors une place de choix dans la société et se situait en haut de l’échelle. Lorsque l’exploitation du bois s’est mis à battre son plein l’éléphant s’est à nouveau révélé un atout indispensable.

La disparition progressive de certaines traditions, la modernité, l’interdiction de l’exploitation forestière ont redistribué les cartes et considérablement changé la donne pour les mahouts et les pachydermes. Toujours symboliquement important, l’éléphant a perdu de son utilité et le mahout a dégringolé de l ‘échelle sociale. Leur situation apparaît aujourd’hui bien difficile: les revenus des mahouts sont faibles et les éléphants coûtent très chers à entretenir. Les possibilités se réduisent : promenade des touristes, spectacles de cirque ou encore mendicité dans les rues. Autant de choix qui, au-delà de réduire l’éléphant à un rôle d’attraction exotique, peuvent se révéler dangereux pour sa santé. Pour enrayer la mendicité des mahouts et de leurs animaux le gouvernement a interdit la capture d’éléphants sauvages et créé un centre d’étude à Surin qui regroupe plusieurs centaines d’animaux et qui a l’ambition de devenir un complexe touristique capable de fournir un revenu décent aux mahouts, incitant ainsi éleveurs et éléphants à quitter les grandes villes. Pour l’heure ceux-ci y perçoivent une aide pour nourrir leurs éléphants.
Beaucoup reste à faire. Pour contrecarrer l’interdiction de capture un trafic illégal s’est mis en place entre la Birmanie et la Thaïlande et les pachydermes sont les nouveaux immigrés clandestins. Et dans le village créé pour les accueillir rien ne garantit pour l’instant le bon traitement de ces animaux dont l’activité est parfois réduite à lancer des fléchettes avec la trompe, promener des touristes et resté attaché des heures durant tandis que leur ivoire décore sous toutes sortes de formes les stands du marché.

Lors d’un voyage à Bangkok des voyageurs nous avaient parlé d’une association qui luttait justement dans ce village pour améliorer les conditions de vie des éléphants en attendant que les initiatives gouvernementales ne mènent à bout les projets en cours. Il s’agit de l’ONG Surin Project. Le principe de cette association est d’accueillir des volontaires qui payent pour leur séjour et permettent ainsi, grâce à la force conjuguée des muscles et des sous, de mettre en place différentes actions en faveur des éléphants. Des mahouts sont embauchés pour s’occuper de leurs animaux : ils sont rémunérés pour s’occuper de leur(s) éléphant (s) mais s’engagent, sur leur temps de travail, à les promener dans la forêt, les baigner, les nourrir et à ne pas utiliser de piques ni de chaînes pour plus d’une patte. Les volontaires quant à eux aident à nettoyer les abris, à en construire de nouveaux, à planter des cannes… à participer à toutes les actions en cours mises en place par l’équipe du surin project. Un site internet permet également de parrainer des éléphants et d’assurer par des dons X mois de nourriture. Au bouche à oreille et aux bonnes volontés de faire le reste pour assurer une retraite et une vie décente à ces animaux extraordinaires. Voilà en tout cas une belle façon d’en apprendre plus en se rendant utile.

Alors coup de chapeau à une association aux belles initiatives !
Allez donc leur rendre visite si vous passer sous ces latitudes ! www.surinproject.org

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