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mars 10, 2013

Mes déboires avec mes «amis» les animaux

Il me faut toujours payer un tribut lors des voyages,
accepter de se délester involontairement de quelques sacs par exemple. Une vérité qui s’est toujours vérifiée. Et je me dis que mes déboires avec les animaux sont le prix à payer pour la merveilleuse découverte aquatique du golfe de Thaïlande. Il faut savoir, en somme, donner de sa personne. C’est ainsi qu’a eu lieu ma rencontre avec la méduse invisible. Invisible, parce que je n’ai rien vu, méduse, parce que c’est l’explication la plus logique et que l’on m’a confirmé leur présence dans la baie. Et voilà qu’au milieu de notre périple sous-marin enchanté, je ressens une violente brûlure au fessier puis au bras. A peine Fred a-t-il eu le temps de se retourner pour s’assurer de ma présence derrière lui que j’avais déjà filé jusqu’à la plage (et ceux qui m’ont déjà vue nager savent que ce n’est pas peu dire…). Des traces boursouflées et rouges apparaissent aux lieux du bisou tentaculaire et il me semble tantôt que l’on me brûle, tantôt que l’on enfonce dans mon corps un millier de petites aiguilles. Je vérifie qu’il n’y ai pas de picots dans mon bras (l’expérience m’a déjà appris, via mon pied, que parfois ce sont des oursins) mais non, rien. Le temps d’un regard échangé avec Fred, temps qu’il nous faut pour explorer toutes les possibilités en une telle circonstance et nous rappeler nos maigres connaissances en matière de méduse, et ma décision est prise… Je souffrirais stoïquement durant les 24heures qui viennent.

Comment éviter à tout prix le romantisme kitsch de série B ?
Un soir, tandis que nous sommes langoureusement avachis contre des coussins sur la plage, mon amie la nature me joue en nouveau tour. Tout y est : le coucher de soleil sublime, le cocktail à deux pailles, les yeux dans les yeux, le doux bruit des vagues… La minute romantique par excellence ! Celle qui n’existe qu’à la télé et qui restera pour moi celle qui n’existe qu’à la télé car, alors que je m’avance vers mon aimé pour lui susurrer des mots doux, un oiseau me fait la gentillesse de se délester sur mon visage et, non, ce n’est pas un goutte d’eau qui roule lentement le long de ma joue. J’en veux pour preuve Fred qui se roule dans le sable, secoué de rires.

Les oiseaux ne sont décidément pas mes amis ou comment briser la glace avec des gens rencontrés sur la route ?
Nous voici cette fois attablés avec deux autres voyageurs dans l’attente du bateau du retour. Et tandis que nous devisons joyeusement, échangeant conseils de voyage et récits de nos vies, me voilà couronnée reine des oiseaux ! Littéralement. En couronne, je reçois sur la tête un nid, tout de brindilles et de crottes constitué, arrivant directement du ciel avec une brise. Et la tablée de s’écrouler de rire, hilare, devant ma mine déconfite et mon diadème odorant.

Fred et l’oiseau invisible.
Par solidarité je pense, Fred décide contre son gré de payer de sa personne à son tour. Et tandis que la nuit nous enveloppe de sa couverture étoilée, de sa brise marine et de la moustiquaire frémissant dans le souffle qui se fraye un chemin par la fenêtre ouverte, Fred est réveillé par un projectile tombant du plafond. Un joli présent dégoulinant dont la couleur et la texture enlève au mystère de sa provenance et que la moustiquaire a filtré mais non point arrêté. Malgré sa recherche active de la source du cadeau, il ne trouvera pas l’auteur du forfait. Et Morphée et la nuit refermeront cette parenthèse connue sous le nom de : l’oiseau invisible aux déjections qui ne le sont pas.

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